Duplessis-Mornay, Philippe

Portrait de Philippe Duplessis-Mornay, anonyme, 1605, dessin, pierre noire et sanguine, 39,8 x 28,6 cm, extrait de Foulon (attr.), Recueil. Portraits au crayon dessiné, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, RESERVE BOITE FOL-NA-22 (8).
Crédits : Source gallica.bnf.fr / BnF

Surnommé « le pape des huguenots », Philippe Duplessis-Mornay était originaire d’une famille noble du Berry [Augereau, 2003, p. 123-124]. Né d’un père catholique et d’une mère protestante, il reçut une éducation qui lui permit d’intégrer le cercle de l’amiral de Coligny. En 1572, il parvint à échapper à la Saint-Barthélemy et à fuir Paris. Il se rallia alors au duc d’Alençon et aux Malcontents opposés aux frères du duc, les rois Charles IX puis Henri III [Jouanna, 1998, p. 861]. À l’issue de la cinquième guerre de religion qui se conclut en 1576 par l’édit de Beaulieu, Duplessis-Mornay se mit au service d’Henri de Navarre (futur Henri IV) pour qui lui effectua plusieurs missions auprès d’Henri III. Il fut l’un des acteurs de la réconciliation entre les deux Henri [Jouanna, 1998, p. 862]. Son influence à la cour de Navarre n’avait cessé de grandir. Déjà surintendant des finances et l’un des plus proches conseillers du roi, il devint gouverneur de Saumur grâce à l’intervention de son suzerain auprès du roi de France. Après l’avènement d’Henri IV, il conserva une grande influence [Jouanna, 1998, p. 863], il fut d’ailleurs le premier protestant à recevoir le titre de conseiller d’État en mars 1590 [Augereau, 2003, p. 390]. Sa position lui permit de plaider la cause des protestants [Augereau, 2003, p. 394]. Au tout début du XVIIe siècle, il s’éloigna de la cour et rejoignit Saumur où il avait créé quelques années plus tôt une académie protestante [Jouanna, 1998, p. 863].

La présence de Philippe Duplessis-Mornay à Tours fut épisodique. Déjà présent en avril 1589 pour œuvrer à la réconciliation entre Henri III et son héritier Henri de Navarre [Augereau, 2003, p. 128], il fut de retour dans la cité tourangelle en novembre 1590 pour retrouver Henri IV. Sa présence est attestée une nouvelle fois en octobre 1591 [Augereau, 2003, p. 167] puis en 1593. Il logea alors chez Paul Binet, seigneur de La Borde, au sein de la paroisse Notre-Dame-de-l’Écrignole [Augereau, 2003, p. 303]. Bien que souvent absent, le conseiller d’État aurait gardé un contact étroit avec certains membres du parlement qui siégeait alors dans la cité tourangelle [Augereau, 2003, p. 392].

 

Bibliographie

Augereau Laurence, La vie intellectuelle à Tours pendant la Ligue (1589-1594), Thèse Doctorat : Littérature française, Université de Tours, Tours, 2003.
Jouanna Arlette, Boucher Jacqueline, Biloghi Dominique et Le Thiec Guy, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Paris, Robert Laffont, 1998.


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